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L’église Sainte Rita murée, la fin de la messe des animaux à Paris ?

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L’église Sainte Rita, qui jouit d’une notoriété nationale puisqu’elle est la seule en France a célébrer chaque année une grande « bénédiction des animaux », est dans la tourmente. Menacée de démolition depuis plusieurs mois, elle a récemment été murée et condamnée, malgré la grogne de nombreux fidèles qui ont même lancé une pétition pour la défendre. La petite église gallicane étant en passe de disparaître, en sera-t-il de même de la messe des animaux ? L’archevêque des lieux, Mgr Dominique Philippe, semble avoir trouvé une solution alternative.

« Attention : l’église Sainte Rita est fermée au culte depuis le 15 mars 2015 en vue de démolition », prévient en lettres capitales le site Internet de l’édifice religieux. Située rue François Bonvin, dans le 15ème arrondissement de Paris, la petite église doit prochainement être rasée au bénéfice de la construction d’un parking et de logements sociaux.

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Sainte Rita célébrait depuis plusieurs décennies une grande bénédiction des êtres à poils et à plumes, ce qui lui valait dans tout l’hexagone le surnom « d’église des animaux ». Planète Animaux avait d’ailleurs assisté à cet office particulier l’année dernière et vous en avait ramené de jolies photographies.  Mais depuis plusieurs années, la situation était problématique, notamment à cause de loyers impayés qui avaient déclenché une procédure d’expulsion. La communauté de Sainte Rita vivait avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. Tout s’est précipité en mars 2015 lorsque, après de longs mois de combat, Monseigneur Philippe (l’Archevêque de Sainte Rita) a finit par céder et déserter le lieu de culte, générant incompréhension voire sentiment de trahison chez certains fidèles. La paroisse s’est rapidement retrouvée vidée de ses ornements, statuettes et objets liturgiques, le prélat les ayant emportés avec lui tout en confiant les clés de l’endroit à l’association Les Arches de Sainte Rita, qui rassemble près de 200 fidèles. La « résistance » s’est alors organisée, et les offices ont continué à être célébrés avec les moyens du bord.

L’église murée « en catimini »

Fin avril 2015, l’étau s’est encore resserré lorsque le bâtiment a été muré de l’intérieur, « en catimini », au niveau du grand portail d’entrée, du presbytère et de la sacristie par un « bardage de parpaings » à « l’illégalité avérée », selon Le Parisien, ce qui a poussé les fidèles à célébrer leurs messes dans la rue, sur le perron de l’édifice, depuis cette date (y compris la fête de leur patronne Sainte-Rita, le 22 mai). François Lusinchi, le Président des Arches de Sainte Rita, est persuadé que c’est l’ex-archevêque qui est derrière tout cela. « L’association a déposé plainte pour violation de domicile et obstruction de ses accès. L’ex-archevêque aurait lésé et trompé tout le monde, il aurait même vendu les statues et le mobilier sur Internet », indique un autre article du Parisien (ndlr : bien que Le Parisien l’appelle « ex-archevêque », Monseigneur Philippe est toujours l’archevêque du courant gallican en France).

« Ce prêtre est un fils de Satan »

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Sur Internet, les commentaires à l’attention du prélat ne sont pas tendres. « Ce prêtre est un fils de Satan », « c’était un homme d’église, aujourd’hui c’est un Judas », etc., peut-on lire sur des pages dédiées à la protection de l’édifice…

Vendredi 26 juin 2015, nouveau coup de théâtre : l’église est condamnée en pleine journée, par la pose d’une palissade métallique la coupant du monde. Ce sarcophage de tôle, surnommé le « mur de la honte » par les fidèles, est devenu pour certains d’entre eux un « mur de lamentations ». « La palissade construite par les hommes aux mains souillées n’est pas un obstacle pour l’expression de notre foi », rétorque quant à lui Monseigneur Samuel Junior Pouhé, le nouvel évêque de Sainte Rita. Cet homme de foi, originaire du Cameroun, est celui qui célèbre les messes devant l’édifice religieux depuis le départ de Monseigneur Philippe.

Dernier espoir pour les rebelles : l’amiante. La toiture et les murs de la petite église en contiendraient, ce qui met des bâtons dans les roues de la démolition, car la présence d’un tel matériau imposerait un désamiantage (procédé très coûteux). Les Arches de Sainte Rita dénoncent un « problème de santé publique » et ont entrepris d’alerter les riverains de la rue François Bonvin. Les irréductibles dévots n’ont pas dit leur dernier mot !

Une messe des animaux prévue en novembre 2015

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De son côté, Monseigneur Dominique Philippe semble avoir trouvé un nouveau local. En effet, depuis le 1er août, l’archevêque catholique gallican célèbre chaque dimanche la messe dans une salle située à proximité de la station de métro Parmentier, dans le 11ème arrondissement de Paris.

Sur son compte Facebook, le prélat note que « la célèbre Messe et Bénédiction des Animaux sera célébrée début novembre 2015 » dans un lieu « qui sera communiqué ultérieurement ». Il semble donc que, même si la paroisse du 15ème arrondissement ferme ses portes, la tradition perdurera, et que les animaux auront encore droit à leur office dédié en 2015. Peut-être dans le 11ème arrondissement de la capitale ?

45.000 euros d’arriérés de loyer

Pour rappel, la bataille autour de Sainte-Rita a vraiment commencé il y a trois ans de cela, lorsque le propriétaire de l’église (l’association cultuelle des Chapelles catholiques et apostoliques) a vendu le bâtiment car confronté à une ardoise de 45.000 euros de loyers impayés (la communauté de Monseigneur Philippe ayant cessé de s’acquitter de son loyer à partir de 1996…). L’acheteur, un promoteur immobilier, a décidé de raser le lieu de culte pour construire à sa place plusieurs logements. Face à la résistance de l’archevêque et de ses ouailles, bien décidés à ne pas quitter les lieux, un accord a finalement été conclu début 2015 : «Il s’agissait d’effacer les créances locatives et de garantir la pérennité du culte avec une somme de 150 000 euros pour la paroisse permettant de se réinstaller ailleurs », indique Le Monde. Du fait de la résistance des fidèles, Mgr Philippe n’aurait pas pu toucher cette somme, si l’on en croit des sources concordantes. A suivre.

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