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les sangliers, leurs dégâts aux cultures et la chasse.

Question posée par courrier : « Vous condamnez la chasse et avez organisé récemment une manifestation contre ce loisir, selon la presse locale. Mais les agriculteurs se plaignent des dégâts provoqués par les sangliers. Comment prévenir ces dégâts, sans la chasse ? »

 

Réponse :

 

         Cher Monsieur,

 

             Je vous remercie pour la question que vous avez bien voulu me poser, relative à la présence des sangliers, dans nos campagnes, sur leur incidence sur l’agriculture et sur le  rôle de la chasse sur cette espèce.

 

         Par-delà tout présupposé éthique, partons d’un pur fait objectif.

Durant la première moitié du 20ème siècle, les chasseurs tuaient essentiellement, dans nos régions, des petits animaux : lapins, lièvres, perdrix, faisans, pigeons ramiers.

Bien peu de chasseurs se spécialisaient dans les grands animaux : sangliers, chevreuils, cerfs.

Il faut dire que dans les campagnes, le lapin, la perdrix, le lièvre étaient abondants, surtout à la sortie de la guerre et ses cinq années d’interdiction de la chasse, alors queles grands animaux étaient relativement rares.

 

Puis, suite à la myxomatose, aux transformations de l’agriculture, à la pression de chasse, les petits animaux disparurent.

Les associations locales de chasse sont contraintes de relâcher massivement des faisans et perdrix d’élevages et des lièvres pour alimenter la chasse de ces espèces, chasse que nombre de chasseurs délaissent désormais au profit de la chasse en battues, aux chiens courant, des  sangliers et  chevreuils.

 

Depuis les années 1980, le sanglier est devenu l’animal le plus chassé.

Ce que je décris ici est incontestable et nul n’en disconvient.

La chasse a évolué durant les cinquantedernières années.

 Les petits animaux ont été remplacés par les grands mammifères et la chasse individuelle a cédé le pas à la chasse en battues.

 

Or, naguère, il n’y avait pas de dégâts majeurs liés à la présence des sangliers.

 

Ainsi, très objectivement, on constate que le fait que le sanglier devienne la proie préférée des chasseurs va de pair avec l’augmentation des effectifs de l’espèce.

Plus le sanglier est chassé et plus il y a de dégâts imputés à l’espèce.

Pourquoi ?

Il faut savoir que nos sangliers actuels sont en fait des hybrides qui ont été croisés avec des porcs domestiques pour en accroître la prolificité.

Il faut savoir qu’il y eut longtemps et, peut-être parfois encore, des lâchers clandestins de sangliers par certains groupes de chasseurs.

Il faut savoir que les sangliers sont souvent nourris artificiellement par les chasseurs, ne serait-ce que pour les « fixer » en forêt sur un territoire de chasse, en évitant qu’ils envahissent les champs de maïs et surtout qu’ils désertent pour une chasse voisine et concurrente.

Enfin, il faut savoir que la chasse a éliminé tous les prédateurs naturels et, entre autres, le lynx qui pourrait préempter de jeunes marcassins et donc réguler la population.

Ainsi, loin d’être la solution aux dégâts de sangliers dans les cultures, la chasse se révèle être le problème.

La simple constatation des faits le prouve.

Je dois également déplorer que trop d’humains, agriculteurs, éleveurs ou autres, n’acceptent plus la présence de la nature.

Nous partageons la terre avec d’autres espèces animales et végétales.

Veut-on, au nom du profit maximum, aseptiser l’espace naturel ?

L’homme peut trouver, pour toute espèce, en toute circonstance, de mauvaises raisons pour détruire, éliminer.

Il vous suffit d’observer, autour de vous, ce comportement inquiétant dont trop de nos contemporains n’ont pas même conscience.

 

Je prône une autre approche du vivant, approche fondée sur le respect, la bienveillance, le souci de sauver la biodiversité.

Vaste défi, car, pour l’heure, un processus d’anéantissement est à l’œuvre.

Recevez, Cher Monsieur, l’assurance de mes salutations distinguées.

         Gérard CHAROLLOIS

CONVENTION VIE ET NATURE

Catégories : Voyage

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