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Chasse à courre : les amis des renards organisent une Saint-Hubert sauvage

La saison des célébrations de la Saint-Hubert  bat son plein, comme ici à Fontainebleau (photo l'Eclaireur du Gâtinais) - du Gâtinais ECLAIREUR

Ce rendez-vous hivernal a déjà donné lieu à des invectives et à des heurts. Des gendarmes sont désormais déployés systématiquement à Glénic afin de s'interposer entre les militants et les chasseurs. Cette fois-ci, les défenseurs du renard ont l'intention de participer « pacifiquement », selon Aurore Lenoir, leur porte-parole, à la messe de Saint-Hubert de Gouzon.

A l'instar de ce qui se passe à pareille époque dans de nombreuses régions, et notamment dans le centre de la  France, cette célébration donne lieu à une bénédiction de l'équipage local et de sa meute.

« Imaginons le tollé, si cela se déroulait devant une mosquée »

Cette cérémonie est déjà haute en couleurs, puisque la messe est conclue par une sonnerie de trompes en grande tenue. A l'issue de la cérémonie de Gouzon, la Brande des tailles doit enchaîner sur la chasse de la Saint-Hubert. Les associations Causa et Instinct proposent d'enrichir ce rituel très codifié par un de ces « happenings » dont les défenseurs de la cause animale  sont coutumiers. Aurore Lenoir précise qu'il ne s'agit pas d'une manifestation, mais d'une « action » : « Nous ne rentrerons pas dans l'église, mais nous allons présenter une évocation d'une messe en l'honneur du renard à l'extérieur ».

D'ores et déjà , Cyril Victor, le maire de Gouzon, ne trouve pas ça très drôle. Il réprouve même le fait que l'on cherche à « s'attaquer ainsi à une cérémonie religieuse. Imaginons le tollé si cela se déroulait devant une mosquée ! ». Le maire de Gouzon a demandé conseil et soutien au préfet de la Creuse pour faire face à cette contestation inédite.

Une lettre envoyée au pape François

Cette messe sauvage des animalistes se revendique avant tout comme une interpellation de l'église catholique sur son propre terrain, spirituel et moral : «  L'Eglise bénit un acte de cruauté et accepte que l'Homme mette à mal la création de Dieu. Saint-Hubert a renoncé à la chasse et est avant tout un grand guérisseur et un grand bâtisseur », claironne le communiqué de Causa et d'Instinct.Simultanément à l'action de Gouzon, les défenseurs des animaux creusois ont écrit au pape François afin de lui demander de se positionner face à la chasse à courre. Du côté des veneurs, on se refuse à tout commentaire «afin de ne pas donner plus d'importance qu'ils n'en méritent » à ces détracteurs opiniâtres. Force est de constater que les chasseurs à courre de la Creuse peuvent se sentir traqués dès qu'ils mettent le museau dehors.

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