Un cueilleur de champignons se serait trouvé là, ça aurait été pareil.
Cette femelle de 75 kg à quinze jours, née d'un taureau et d'une vache Limousine, devait être le fleuron, sur le plan génétique, de l'élevage de Christophe Maubay. « Je n'ai jamais eu un animal comme ça », confie celui qui a créé son exploitation en 1993 avec un élevage de 130 têtes.
La velle, destinée à la reproduction, devait être inséminée rapidement. « C'est un chasseur qui est venu me voir, mercredi, pour me dire qu'elle était morte. Lorsque j'ai vu le trou, j'ai compris, indique l'éleveur qui soupçonne une erreur de chasse. Je ne suis pas contre ce loisir, mais il y a du respect à avoir. Si celui qui a tiré était venu me voir, on aurait fait marcher l'assurance et puis voilà. Dans l'affaire, je perds une future génisse. »
Balles interdites
Christophe Maubay ne sait pas vers qui se tourner et a l'impression que « tout le monde s'en fout. » Il a donc alerté la fondation Brigitte Bardot, la SPA et la Direction départementale de l'agriculture. La gendarmerie, elle, a ouvert une enquête.
« Mercredi était un jour de chasse au petit gibier. Celui qui a tiré n'avait pas le droit d'utiliser une balle et en plus il chassait près de mes bêtes. Il a dû entendre quelque chose dans le buisson et a tiré. Ou alors il a pris l'animal pour un chevreuil. La balle n'a pas été retrouvée. Un cueilleur de champignons se serait trouvé là, ça aurait été pareil », certifie l'éleveur.
"C'est un viandard, un inconscient"
Joint par téléphone, Michel Mousset, le président de l'association de chasse d'Arvert, a sa petite idée sur l'identité du fautif. « C'est un viandard qui dimanche dernier a tiré deux coups de feu sur un sanglier qui venait d'être percuté par une voiture. Je suis certain qu'il est revenu sur les lieux pour voir si le cochon blessé était encore là. Il a entendu du bruit et a tiré. C'est un inconscient », déplore l'intéressé.
Michel Mousset devrait très prochainement être endendu par les gendarmes. En attendant, Christophe Maubay fulmine et attend que le coupable se dénonce. « Je mets 20 ha de terres à disposition des chasseurs. Voilà comment je suis remercié… »
Pourtant, il affirme que l'éleveur et le chasseur n'ont jamais été des ennemis. Au contraire. « Un chasseur peut alerter sur une bête malade ou sur une clôture tombée. Ce type d'incivilité est l'affaire de quelques-uns. » Il aimerait que la Fédération de chasse ou l'association locale fasse un geste financier pour l'indemniser. Pour l'instant, ce n'est pas d'actualité.