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Du changement à la réouverture du MarineLand : oui, mais des cétacés toujours captifs

Du changement à la réouverture du MarineLand : oui, mais des cétacés toujours captifs

ENVIRONNEMENT. Les inondations au MarineLand d’Antibes ont marqué le calendrier des scandales des delphinariums. Le bilan ? Le MarineLand a déploré le 9 octobre « la perte de 4 tortues, quelques raies, des poissons, à savoir des loups de mer, et certains des plus petits animaux de Kid’s Island, tels que des lapins, cochons d’Inde, poules, chèvres et moutons ». Trois jours plus tard nous apprenons la mort d’un des orques, Valentin.

Du MarineLand français au SeaWorld américain, entre accidents mortels et détresse des cétacés

Le 26 novembre, le delphinarium annonce qu’à la réouverture du parc les spectacles des orques vont changer. Il s’agit, tout comme pour les SeaWorld américains, de mettre en place des spectacles « pédagogiques », avec des musiques plus douces, sans applaudissement par exemple. Si cette bonne nouvelle est encourageante pour le bien être des animaux, les orques, les dauphins, les fausse-orques… resteront toujours en captivité.

De nombreuses associations de militants réclament la libération de ces animaux dans leurs milieux naturels ou dans des sanctuaires, adaptés à leur passé d’animaux de bassin. Ceci pour plusieurs raisons, dont certaines ont été mises en lumière dans le documentaire BlackFish, sorti en juillet 2013 aux Etats-Unis et traduit sur Arte en France depuis juin 2014.

Ce film retrace la vie de l’orque Tilikum, tristement célèbre pour être la plus grosse orque vivant en captivité mais aussi pour avoir tué trois personnes, dont sa dresseuse en 2010. Tilikum a été capturée et séparée de sa mère à l’âge de deux ans. Il faut savoir que dans ces groupes de cétacés, la vie en communauté, la vie dans leur « famille », est d’une importance capitale. Ceci est observable d’un point de vue anatomique. Les orques ont en effet développé plus que tout autre mammifère y compris l’homme, une région de leur cerveau, la zone paralimbique, relative à la vie sociale et aux émotions.

Tilikum a ensuite été envoyé dans différents parcs aquatiques avec d’autres orques avec qui il ne partageait aucun lien de parenté. Il a aussi servi de bouc émissaire à certains de ces congénères lors de son apprentissage. Tous ces traumatismes ont fait de lui un être malheureux, en colère. Il s’est vengé sur l’homme, responsable. Il vit actuellement au SeaWorld de Floride, seul, où il ne fait que de rares apparitions lors des spectacles. Il sert de banque à spermes pour l’industrie des delphinariums.

Tilikum

(© emaze.com, Tilikum lors d’une apparition. Sa dorsale courbée (observable seulement chez les mâles), est une anomalie qui serait due au fait que les orques nagent trop souvent à la surface, dans leur bassin. Dans la nature, la pression exercée par la forte densité de l’eau empêcherait ce phénomène pour la plupart des animaux)

En France et dans les autres delphinariums se sont également produits des accidents mortels ou non. Dans le parc Loro en Espagne est décédé un dresseur en décembre 2009. Les attaques des orques n’ont été visibles qu’en captivité. Il n’a jamais été répertorié qu’une orque s’attaque à un homme dans leur milieu naturel.

Au MarineLand, une dresseuse s’est faite attaquée par Freya, l’ancienne matriarche du parc, décédée à l’âge de 32 ans en juin dernier. Les orques sauvages vivant dans la nature ont une durée de vie estimée entre 50 et 90 ans pour les femelles. Elles dépassent rarement les 35 ans en captivité. Certains delphinariums énoncent tout de même qu’en captivité les orques ont une longévité plus élevée car « elles ne subiraient pas les dangers des océans ». C’est la solitude, l’ennui, le stress, le manque d’activité physique (les orques peuvent parcourir 150 km par jour), les antibiotiques, la séparation avec leurs petits,… qui réduisent considérablement la durée de leur vie.

Une question éthique

Le problème est éthique, comment peut-on continuer d’enfermer ces animaux doués d’intelligence et d’émotions ? Des animaux ayant des comportements dangereux pour les dresseurs, qu’ils ne développent pas dans la nature. N’est-il pas possible de sensibiliser à la cause animale sans avoir à regarder des animaux exercer des tours pour notre propre plaisir ? Les orques alimentent une industrie, qui sera probablement d’ici trente, cinquante ans, considérée comme inhumaine par tous.

Et si les delphinariums se vantent du bien être des animaux par le biais du nombre de naissances, celles-ci viennent pour la plupart d’inséminations artificielles car les orques font, de plus, de nombreuses fausses-couches. Freya, a fait 4 fausses-couches et n’a donné naissance qu’à un mâle, Valentin, décédé suite aux inondations. Il n’avait que 19 ans.
S’ajoutent à ces tristes constats, des problèmes de consanguinité.

Les Japonais capturent encore ou tuent les dauphins par dizaine. Des cas de suicides ont même été déplorés partout dans le monde. Des dauphins tentent de sortir de leur bassin. En Chine, une dauphine, Pinky s’est jetée contre un mur. Le parc a alors déclaré « Les dauphins sont trop stupides pour se suicider! ».

Taiji

(© https://freedolphinsbelgium.wordpress.com Capture de dauphins à Taiji, lieu où d’autres de ces animaux sont massacrés à des fins commerciales)

De bonnes nouvelles pour la cause des cétacés

Les associations appellent donc au boycott des delphinariums pour y mettre fin. Heureusement et pour terminer de belles victoires sont à noter. L’Etat de Californie a interdit dans son Etat l’exportation d’orques et les reproductions en captivité (naturelles ou artificielles). La capture d’orques étant interdite aux Etats-Unis, les 11 orques du parc de Californie seront les dernières à vivre enfermées dans cet Etat. L’association PETA se bat désormais pour que ces 11 épaulards soient placés dans des sanctuaires marins.

Certains Etats sont quant à eux encore plus en avance. Le Costa-Rica, La Hongrie et le Chili ont interdit la captivité des cétacés pour des raisons de capacité intellectuelle et émotionnelle. L’Inde est le 4ème pays à avoir rejoint ce mouvement. Il considère les dauphins comme des « personnes non-humaines ». Leur capture, leur détention est interdite et ils bénéficient maintenant de droits fondamentaux tels que la liberté, le droit de vivre et le droit au bien être mental et physique. La France, elle, détient encore 3 delphinariums.

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(© https://freedolphinsbelgium.wordpress.com)

 

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