Brigitte Bardot s'en prend à Ségolène Royal, reprochant à la ministre de vouloir exterminer l'animal dont la présence, notamment, en Lozère et dans les P-O provoque la colère des éleveurs.
Brigitte Bardot est en pétard, tellement scandalisée par les propos de Ségolène Royal samedi dans les Hautes-Pyrénées, qu'elle est sortie une nouvelle fois de son silence pour répondre ce dimanche à Midi Libre. "C'est inadmissible qu'une femme au pouvoir, soi-disant plus ou moins ministre de l'Écologie, donne l'ordre d'abattre des loups qui font partie d'une espèce protégée. Cela me révolte. Où va-t-on dans notre pays ?" Le 18 juillet déjà, la présidente de la fondation qui porte son nom avait adressé une lettre ouverte au ministre. Là voilà donc qui persiste et signe.
"Cette politique d'extermination est une honte"
Attaques
Depuis le début de l’année, une vingtaine de constats ont été réalisés en Lozère. Pour 7 attaques, la responsabilité du loup est engagée. Elles ont occasionné la mort de 28 animaux et des blessures sur 8 autres. 27 attaques ont été recensées en 2013, 35 en 2012.
Cette année-là, les prédations étaient concentrées sur le Causse Méjean. Elles ont gagné depuis le massif de la Margeride. Les deux dernières attaques, première semaine de juillet, ont eu pour cadre le secteur de Châteauneuf-de- Randon, entre Mende et Langogne.
Samedi, lors d'un lâcher de bouquetins à Cauterets, dans le parc national des Pyrénées, Ségolène Royal avait plaidé pour un "juste équilibre entre le pastoralisme et la réintroduction d'espèces". Elle s'était ainsi prononcée contre le lâcher d'un nouvel ours dans le massif pyrénéen. Mais surtout, la ministre avait confirmé, à cette occasion, l'entrée en vigueur "à la fin du mois de juillet" d'un arrêté autorisant le tir sur les loups "dans les zones où il y a des attaques", lors des battues de chasseurs aux grands gibiers.
"C'est dur de voir une bête égorgée mais l'éleveur est indemnisé"
La Lozère comme les Pyrénées-Orientales, départements du Languedoc-Roussillon où la présence permanente du canis lupus est attestée, en font partie. Le texte complétera un dispositif réglementaire qui donne au “plan loup” un caractère beaucoup moins protectionniste. Le nombre de spécimens pouvant être abattus en 2014-2015 dans 20 départements passe ainsi de 24 à 36.
"Cette politique d'extermination est une honte, particulièrement dans cette période où les jeunes animaux sont des cibles faciles", s'emporte l'actrice fétiche de Roger Vadim. Quand on lui fait remarquer que le pastoralisme mérite d'être tout autant protégé que le loup sur les causses lozériens, BB répond : "Je ne sais pas comment se débrouillent nos éleveurs mais en France, il n'y a que 300 loups contre 1 500 en Espagne et 2 500 en Italie. Là-bas, tout se passe bien. Il n'y a jamais eu de drame ni de scandale comme chez nous. Bien sûr que c'est dur de voir une bête égorgée mais l'éleveur est indemnisé."
Retirée dans sa villa de La Madrague à Saint-Tropez
Que propose BB pour concilier la protection de l'animal et celle des troupeaux ? "Les moyens existent déjà pour mettre à l'abri les élevages des attaques du loup et ils sont largement subventionnés, affirme-t-elle. Et puis, le rôle du berger, c'est d'être en permanence avec le troupeau et pas de le laisser sous la simple protection des chiens la nuit pour aller voir la télé au village avec sa femme." Les éleveurs apprécieront. Retirée dans sa villa de La Madrague à Saint-Tropez, BB qui va fêter ses 80 printemps en septembre, ne baisse pas pour autant la garde.
Brigitte Bardot était venue le 1er mars 1991 en Lozère avec sa fondation pour offrir au parc de Sainte-Lucie, en Gévaudan, 80 loups de Mongolie récupérés en Hongrie à la suite du démantèlement d'un réseau de trafiquants. Pour elle, le combat continue. Jusqu'à quand ? "Jusqu'à ce qu'on prenne enfin conscience que la France est la lanterne rouge de l'Europe en matière de protection animale."