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Les Russes qui avaient acheté trois panthères au zoo du Bouy veulent les récupérer

Illustration de l'animal machine : comparer des panthères à des voitures, il fallait oser !
« Imaginez que vous achetez une voiture dans un garage et que ce garage fait faillite juste après. La voiture payée vous appartient, elle doit donc vous revenir ! »

Des Russes avaient versé 50.000 €, l’an dernier, pour acquérir trois panthères des neiges du zoo du Bouy, près d’Ambert. Mais le parc a été liquidé entre-temps. Et les acheteurs moscovites réclament toujours la restitution des précieuses bêtes.

Des collines du Livradois jusqu’aux pavés de la place Rouge : la disparition brutale du zoo du Bouy, au printemps 2015, connaît des prolongements inattendus.

Lundi matin, une audience plutôt exotique s’est tenue au tribunal de commerce de Clermont-Ferrand. Un débat à huis clos auquel participaient le liquidateur du zoo du Bouy, mais aussi Me Jean-Hubert Portejoie, l’avocat de l’ancien gérant du parc animalier, et un juriste belge représentant les acheteurs de trois panthères des neiges.

Transaction express

Ces fauves rares – et donc très prisés – étaient arrivés au Bouy fin 2014, en provenance d’un zoo allemand. Prix d’achat versé par Alain Albrecht, alors à la tête de la structure puydômoise : 36.000 €. Le même avait revendu le mâle et les deux femelles quelques semaines plus tard à la famille Simulov, installée à Moscou, moyennant 50.000 €.

Pour les enquêteurs et la juge d’instruction clermontoise chargée des investigations sur Alain Albrecht, cette transaction express pourrait indiquer que le zoo du Bouy « servait de couverture (au gérant, NDLR) pour organiser un négoce illicite d’animaux sauvages » (*).

Depuis le 9 avril 2015, date de l’évacuation du parc du Bouy, les trois fauves sont confiés à un refuge spécialisé, dans le nord de la Belgique. Mais les acheteurs russes n’en démordent pas : ils veulent récupérer « leurs » panthères pour les placer au prestigieux zoo de Moscou. « Imaginez que vous achetez une voiture dans un garage et que ce garage fait faillite juste après. La voiture payée vous appartient, elle doit donc vous revenir ! », argumente Marc Depril, le représentant des Simulov.

« Aucune magouille ! »

« De notre point de vue, poursuit le juriste belge, tout est transparent : tous les papiers ont été remplis, le contrat a été signé, les certificats d’origine des bêtes ont été transmis et le paiement a été fait de banque à banque. Rien n’a été caché ou masqué, c’est la preuve qu’il n’y a aucune magouille là-dedans ! »

Le conseil d’Alain Albrecht est venu, hier, au soutien de la requête russe. « Cette demande me paraît tout à fait légitime, estime Me Jean-Hubert Portejoie. Le contrat existe bel et bien, aucun souci là-dessus. Il me semble important de dissocier les poursuites dont mon client fait l’objet personnellement et le sort de ces panthères, qui étaient elles propriété du zoo ».

Le tribunal de commerce rendra sa décision le 29 février. 

(*) Comme indiqué dans un arrêt de la chambre de l’instruction le 19 mai 2015.

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