Pour Patricia Maury-Mazzocato, "il y a un serial killer d'animaux à Saint-André-Allas". Elle a perdu son border collie de 4 ans, Guinness
«Il y a un serial killer d'animaux à Saint-André-Allas. » Patricia Maury-Mazzocato, 50 ans, fonctionnaire à Périgueux, connaît le poids des mots, mais assume. « Serial killer d'animaux ? Moi, je serais beaucoup plus prudent que ça », relativise le maire de la petite commune du Périgord noir, Patrick Salinié.
Le 23 janvier, la quinquagénaire a perdu son chien Guinness, un border collie de 4 ans et demi, « après une agonie de dix jours, insiste-t-elle. Jusque-là, il était en bonne santé. Il a été torturé et empoisonné. J'ai appris grâce à la création de ma page Facebook en hommage à Guinness que d'autres chiens, chats ou même volailles avaient été empoisonnés ces derniers mois sur la commune, mais que les gens n'osaient pas porter plainte ».
Tir de carabine
Le 13 janvier, Guinness est parti « en balade, comme souvent », avec d'autres chiens. Vers 18 heures, sa maîtresse le retrouve « recroquevillé », avec du « mal à marcher ». Après un examen de la vétérinaire pratiqué au niveau d'une patte, le verdict tombe : « On lui avait tiré à bout portant dessus avec une carabine à air comprimé, comme celles utilisées dans les fêtes foraines. Regardez la radio. »
Deux jours après, Patricia est allée déposer plainte à la gendarmerie de Sarlat et a monté un dossier pour « saisir » la Fondation Brigitte Bardot. « Comme il n'allait pas mieux, que sa patte gonflait, je suis retournée chez le vétérinaire et on s'est aperçu, comme cette fois il acceptait d'être manipulé et retourné, qu'il avait été frappé sur le ventre et dans les parties génitales, à coups de pieds sans doute. » Nouvelle cure d'anti-inflammatoires et d'antalgiques. Sans succès. Quatre jours plus tard, l'état de Guinness empire : ses gencives et ses babines deviennent de plus en plus pâles. « Perfusion, transfusion, analyses au laboratoire… Là, on apprend qu'il a été empoisonné aux anticoagulants. » L'hospitalisation d'urgence ne le sauvera pas. « Ces chiens erraient parfois et ça pouvait gêner certains, mais de là à torturer un animal… »
De trouble-fête à victime
Qui pouvait donc en vouloir à Guinness ? Juste avant le drame, le maire avait justement reçu des appels de riverains lui signalant que « deux ou trois chiens errants, vers la boulangerie, allaient sur la route ou pouvaient sauter après les voitures », se rappelle Patrick Salinié.
Ce dernier avait fait son travail et alerté Patricia Maury-Mazzocato, puisque Guinness faisait partie des trouble-fête du village. « Avec l'aide de Mme Mazzocato, on a même capturé un autre chien errant, reprend le maire. On l'a placé à la fourrière et on va passer une annonce dans le journal pour tenter de retrouver son maître. Mon pouvoir de maire s'arrête là. »
Un autre témoignage
Pour l'heure, seule la plainte de la fonctionnaire aurait été déposée à la gendarmerie de Sarlat, qui refuse de communiquer. La semaine passée, Éric Fonteneau, habitant également à Saint-André-Allas, a voulu apporter son témoignage aux gendarmes suite au décès de sa chienne en septembre. « Après les analyses réalisées, la vétérinaire m'a dit qu'elle avait été empoisonnée. Je suis convoqué prochainement pour qu'ils pre nnent ma déposition. »
Pour Patricia, c'est un « détraqué » qui a agi. « Les gens doivent aller déposer plainte. Du poison a également été découvert dans la cour d'une propriété - non clôturée - durant les fêtes de fin d'année. Imaginez qu'un enfant touche le poison et le mette à la bouche. Ce serait dramatique. Rien ne me rendra mon chien, mais il faut que ça cesse. »