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Ivre, le chasseur tabasse sa femme en pleine nuit

L'homme a été condamné par le tribunal correctionnel de Versailles. (Illustration)

Un véritable drame a failli se dérouler dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 février, aux Bréviaires, près de Rambouillet. Une femme a été rouée de coups par son conjoint. Elle a trouvé son salut dans la fuite et l’aide de ses voisins.

Vers 1h45, Nicolas rentre d’une partie de chasse. Avec des copains, le trentenaire a tué plusieurs sangliers. Il a surtout bu du whisky. Trop.

Sa conjointe, Sophie* est encore éveillée. Immédiatement, Nicolas lui reproche de ne rien faire à la maison, de ne pas s’adonner pleinement aux tâches ménagères. Dans la réalité, Sophie s’occupe de tout, et surtout des deux petites filles âgées de 1 et 4 ans.

Il attendait son retour en slip, sur le canapé

Nicolas commence à gifler la malheureuse puis lui tire les cheveux. Alors qu’elle tente de fuir par la porte d’entrée, il la rattrape et la jette au sol. Sophie reçoit une avalanche de coups de pied et de poing. Elle parvient toutefois à se dégager et se réfugie chez des voisins. La gendarmerie est alertée. Les militaires se rendent immédiatement au domicile conjugal. Ils y trouvent Nicolas, en slip, allongé sur son canapé, en train d’attendre le retour de Sophie.

25 jours d’arrêt

Elle est déjà dans l’ambulance qui la conduit à l’hôpital. Son corps est littéralement meurtri. Le médecin de l’unité médico-judiciaire lui délivrera d’ailleurs 25 jours d’incapacité de travail. Une telle décision est plutôt rare.

Ce vendredi 19 février, Sophie était présente à l’audience, emmitouflée dans un large pull noir en laine. Son œil gauche, cerné de noir et encore rempli de sang, témoigne de la violence des coups.

Dans le box, Nicolas porte sa tenue de chasse. Une veste chaude et orange pardessus laquelle il a fermé un épais manteau aux couleurs discrètes. Crâne rasé, plutôt mince, le trentenaire raconte sa situation difficile. «Depuis plusieurs mois, c’est tendu d’un point de vue financier. On n’arrive à peine à s’en sortir. On compte au jour le jour. Cela me stresse énormément.» L’homme tente de convaincre les juges du fond de sa nature. «Je ne pensais pas avoir mis autant de coups. Dès la première gifle, j’avais tort. Je ne me contrôlais plus. Ce que j’ai fait, c’est n’importe quoi. Quand on m’a montré les photos, j’ai été choqué.» Dans un murmure, Sophie décide qu’elle ne veut plus vivre avec lui, même s’il est «un bon papa.»

Face à cette situation dramatique, le procureur de la République affiche une certaine sévérité. «Malgré mes années d’expérience, je ne m’habitue pas à ce que l’on “cogne” une femme à ce point. Je demande deux ans de prison, dont une partie avec incarcération.» Les juges ont opté pour 10 mois dans une cellule de Bois-d’Arcy. A sa sortie, il ne pourra plus entrer en contact avec Sophie.

* Le prénom de la victime a été modifié.

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