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Lynx du Jura : braconnage et risque de disparition

Une femelle lynx soignée au centre Athenas du Jura

10 lynx adultes ont disparu du massif jurassien, côté français, l’an dernier. Dont 8 femelles. Les chiffres semblent insignifiants. En réalité, ils sont très inquiétants. Selon l’association « Athénas », le risque de disparition du lynx est bien réel.

C’était il y a quelques années. Un début de matinée dans le Jura, près de Saint-Claude. Un départ de randonnée dans la forêt. Une apparition fugitive. La silhouette d’un très gros chat, à quelques dizaines de mètres. Une poignée de secondes. Le temps de comprendre qu’il s’agissait d’un lynx, avec ce corps massif et cette queue courte. L’image m’est restée toute la journée. Un moment magique et inoubliable. Comme on voudrait en vivre souvent.
 
Alors, quand le centre Athénas du Jura lance une alerte à la disparition du lynx, il y a de quoi s’émouvoir. Voire de se mettre en colère. Car selon cette association, véritable clinique vétérinaire pour la faune sauvage, le doute n’est pas de mise. Il y a bien des braconniers qui s’en prennent au lynx, espèce protégée.

Demande d’enquête

La preuve ? La multiplication du nombre de jeunes lynx recueillis au centre Athénas. Tous affaiblis et dénutris. Ils meurent de faim, leur mère ayant disparu. Dans une collision avec une voiture ? Pas du tout : « ces disparitions n’ont pas laissé de traces », explique Gilles Moyne, le responsable du centre Athénas, contacté ce matin.
 
Une épidémie pourrait-elle expliquer les disparitions ? Non, les jeunes lynx recueillis seraient contaminés. Or, ils ne sont pas malades. Un empoisonnement ? « On a un seul exemple ces dernières années d’un lynx retrouvé mort, avec de la bromadiolone (un poison utilisé par les agriculteurs pour lutter contre les campagnols) dans l’organisme, mais à une dose trop faible pour être la cause de la mort ».
 
Il reste donc la piste du braconnage. Pour l’association, la probabilité est forte : « l’Etat doit se donner les moyens de procéder à des investigations », explique Gilles MoyneEt de citer ce jeune lynx trouvé mort dans une poubelle, avec un trou dans la tête,  près du col de la Savine. Ou encore cette femelle retrouvée à Granges de Ladoye.

Une disparition rapide de l’espèce ?

L’association a envoyé  une alerte auprès du ministère de l’écologie : « Si rien n’est fait, dans 5 à 10 ans, la population de lynx boréal du Massif jurassien (la dernière viable de France) aura disparu ou presque ».
 
Le massif jurassien, Doubs et Jura compris, compterait moins d’une centaine de lynx. Une population peu nombreuse et donc fragile. Gilles Moyne tient à le rappeler : « les prédateurs comme le lynx jouent un rôle de régulateur des écosystèmes, si on n’est pas capable de laisser un coin de nature pour les espèces sauvages, ça augure mal de ce que nous pouvons faire pour nous ». 
 
De mon côté, je vais essayer de me remémorer le plus souvent possible cette image d’un lynx en pleine nature, surpris un matin, près de Saint-Claude. Pas sûr que j’ai cette chance une nouvelle fois…
 
Catégories : news

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