Les abeilles ont un rôle essentiel en termes de préservation de la biodiversité. Ce sont des insectes pollinisateurs, c'est à dire qu'elles transportent le pollen (élément mâle) des fleurs qu'elles butinent sur le pistil d'autres fleurs (éléments femelle), ce qui permet la fécondation et la reproduction des espèces végétales.
L'activité de pollinisation des abeilles est essentielle à l'agriculture : la majorité des cultures fruitières, légumières, oléagineuses et protéagineuses, de fruits à coques, d'épices, du café et du cacao bénéficient de l'activité pollinisatrice des insectes.
Selon une étude de l'INRA et du CNRS, 35 % de la production mondiale de nourriture est directement dépendante des pollinisateurs. La valeur du service de pollinisation des insectes a été estimée à 153 milliards d'euros, soit 9,5% de la valeur de la production agricole mondiale.
La disparition d'une quantité considérable de colonies d'abeilles sévit depuis quelques années, partout dans le monde : 29 % des colonies d'abeilles seraient décimées en France.
Plusieurs facteurs contribuent à cette surmortalité : les pesticides utilisés dans l'agriculture intensive sont incriminés, notamment le Cruiser, le Gaucho, et le Régent. Le Cruiser est toujours autorisé en France en 2009.
Un champignon appelé Nosema Ceranae serait également responsable de la disparition des abeilles, ainsi que le varroa, un acarien, et un virus IAPV
Des espèces invasives, notamment des colonies de frelons asiatiques, ont également de lourdes répercussions pour l'apiculture française. Cette espèce se nourrit des abeilles, les attaque en plein vol ou siège à l'entrée des ruches, obligeant leurs habitants à jeûner : la ponte et la fabrication du miel sont alors stoppées, ce qui est le signe de la mort certaine de la ruche.
La pollution des écosystèmes, la raréfaction des espèces végétales, la diminution de la taille des habitats, les insecticides utilisés pour les cultures OGM et le réchauffement climatique semblent également contribuer au déclin des abeilles.
La disparition des abeilles et des autres insectes pollinisateurs aurait un impact catastrophique sur l'agriculture mondiale : il diminuerait la production agricole et augmenterait les prix de l'alimentation, aggravant la crise alimentaire mondiale qui sévit actuellement. Les conséquences en termes de préservation de la biodiversité seraient également catastrophiques.
"Les résultats montrent que les équilibres alimentaires mondiaux seraient profondément modifiés pour trois catégories (les fruits, les légumes et les stimulants) en cas de disparition totale des pollinisateurs : la production mondiale ne suffirait plus à satisfaire les besoins aux niveaux actuels. Les régions importatrices nettes comme l'Union européenne seraient plus particulièrement touchées.", expliquent l'INRA et le CNRS.
"Si l’abeille disparaissait de la surface du globe, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre" aurait dit Albert Einstein. Il est envisageable que l'effet boule de neige de la disparition des abeilles sur les autres espèces, végétales et animales, menace à terme la survie de l'espèce humaine.