«On est en train de crever ! » Anthony Dubois, président de l’association de défense des cirques de famille, qui fédère 140 à 150 établissements itinérants, tire la sonnette d’alarme. La raison : «De plus en plus de villes ne veulent plus de nous, sans raison.
» Les chiffres fournis par son association sont édifiants. «Sur 550 petits cirques, 70 % sont sans activité, avance-t-il. Si l’on compte les fournisseurs, la profession représente 30000 personnes, autant de chômeurs potentiels. »
Pourquoi ? «Beaucoup de municipalités ne donnent plus leur accord pour qu’on installe notre chapiteau chez elles. Alors les cirques errent, sans activité… » Selon lui, les raisons invoquées sont fumeuses : «Les collectivités cèdent aux pressions des associations de défense des animaux. Or, nous sommes très contrôlés, avec un suivi vétérinaire et nos bêtes sont toutes dotées d’un certificat de capacité (NDLR : document obligatoire pour détenir un animal). »
Opération escargot jeudiFin janvier, les mécontents avaient obtenu un rendez-vous au ministère de la Culture. «Depuis, pas de nouvelles », se désole le forain. Alors ces représentants d’un art né au XVIIIe siècle ont décidé de frapper un grand coup. Sans clowns ni acrobates, mais avec leurs camions et leurs caravanes : ce jeudi, le 24 mars, l’association organise une opération escargot sur le périphérique parisien et sur la Francilienne puis une manifestation dans la capitale. «75 cirques m’ont déjà donné leur accord, assure Anthony Dubois. Chacun compte plusieurs poids-lourds, ça va faire du bruit. Mais on n’a plus le choix. »
Le Ministère veut une charte d’accueil des cirquesDe son côté, le ministère de la Culture assure que le dossier est dans les tuyaux. «Le remaniement (NDLR : le 11 février, Fleur Pellerin a été remplacée par Audrey Azoulay) a retardé les choses », indique-t-on rue de Valois. «Un courrier va être adressé aux cirques, avec un compte-rendu des échanges du 27 janvier, rappelant la position du Ministère, qui estime que le cirque fait partie du patrimoine français », détaille un porte-parole. Par ailleurs, le Ministère souhaite organiser une «concertation entre élus et représentants du cirque ». L’idée : mettre à jour une charte d’accueil des cirques, existante mais datant de 2001, qui serait acceptée par toutes les parties.