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En Paca, que pensent-ils de la proposition du centriste Yves Jégo de servirdes repas végétariens dans les cantines en guise de "menus de substitution"?

Politique - Actualités - Laïcité : les candidats aux régionales se mettent à table

Le député UDI de Seine-et-Marne, lassé de voir le débat sur la laïcité à l'école tourner en rond dans l'assiette, propose la mise en place d'"un repas végétarien alternatif." 

En moins de deux semaines, plus de cent mille signataires ont rejoint la pétition lancée par Yves Jégo. Las de voir le débat sur la laïcité à l'école tourner en rond dans l'assiette où l'on sert soit du porc, viande impure dans les religions juive et musulmane, soit un menu de substitution, le député UDI de Seine-et-Marne proposera en octobre "un repas végétarien alternatif." Une manière de "permettre à ceux qui ne veulent pas de viande ou de poisson, qu'elle qu'en soit la raison", religieuse ou pas, "de se nourrir de façon équilibrée", justifie Yves Jégo. "Une porte de sortie où chacun peut s'y retrouver dignement", ajoute-t-il, espérant rendre le débat plus digeste.

"C'est une bonne solution, approuve la tête de liste d'Europe Écologie-Les Verts aux régionales, en Paca, Sophie Camard. On dédramatise ainsi le débat sur la laïcité et on réfléchit à notre alimentation, à l'élevage industriel. On le faisait dans le cadre de notre délégation 'bien manger au lycée' à la Région," ajoute l'élue.

"Un mauvais signe envoyé à nos éleveurs" 

"Mais on envoie un très mauvais signe à nos éleveurs qui sont déjà asphyxiés", note Marion Maréchal Le Pen. La députée, qui conduit la liste FN aux régionales, a entendu son alter ego à gauche, le socialiste Christophe Castaner, applaudir l'initiative d'Yves Jégo. Et promettre, s'il est élu en décembre, "des menus sans viande, équilibrés et non stigmatisants. Nous n'avons pas à nous adapter aux choix religieux et personnels de chacun, mais nous devons les respecter", ajoute-t-il, préconisant un menu bio plutôt que végétarien. "Mais on stigmatise qui ?", fait mine de s'interroger Marion Maréchal-Le-Pen. "Je n'ai pas de problème avec les menus végétariens, mais dans ce cas, ils ne sont qu'un subterfuge trouvé par la République pour s'adapter aux préceptes de l'islam. C'est hypocrite. La cantine n'est pas obligatoire et les selfs des lycées proposent plusieurs plats. Elle ne doit pas servir des revendications religieuses. Il y a déjà trop de dérives. À quand les jours fériés et les lois de substitution ?", pousse-t-elle.

Elle n'est pas la seule à s'insurger. À Châlon-sur-Saône, le maire LR Gilles Platret, adoubé par Nicolas Sarkozy, a ainsi sonné depuis mardi la fin des repas sans porc dans les écoles. Sa pétition a, elle, recueilli 3 500 signatures dans le contexte électrisé par les attentats et les amalgames faits sur l'islam.

"La composition de menus différenciés selon les pratiques religieuses est une entorse au principe de laïcité", revendique Gilles Platret. Son initiative trouve toutefois peu d'échos. On se souvient qu'à Salon-de-Provence, au printemps, le maire LR Nicolas Isnard avait repoussé poliment des parents d'élèves demandant justement des menus végétariens plutôt que de substitution. "Nous proposons des menus équilibrés avec de la viande pour les protéines. On ne peut pas ouvrir la porte aux demandes individuelles car on ne va plus s'en sortir", avait argué Nicolas Isnard.

Une position sur laquelle campent de nombreux élus, dont Christian Estrosi. "Je ne veux pas entendre parler ni de halal ni de casher mais quand on est issu d'une famille où l'éducation fait qu'on ne mange pas de porc, je ne veux pas imposer à des enfants de consommer du porc", pointe le député-maire de Nice, tête de liste chez Les Républicains en Paca. "Les religions n'ont pas leur place à l'école de la République, mais je considère que les enfants qui ne mangent pas de porc y ont toute leur place."

Une manière de rappeler que les repas confessionnels n'existent pas en France, si ce n'est en Alsace, où l'on applique le régime... concordataire.

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