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Chasse à la glu : cette cruelle technique enfin sur le banc des accusés

 

Jeudi 26 juin dernier, un amendement visant à interdire la chasse à la glu a été adopté en commission, à l’initiative de la députée écologiste Laurence Abeille, dans le cadre de l’étude du projet de loi relatif à la biodiversité.

Ce type de chasse consiste à enduire des tiges de bois (arbres, arbustes ou buissons) d’une substance collante, sur laquelle des oiseaux, attirés par le chant des appelants (des oiseaux en cages), viennent s’engluer et sont retenus prisonniers.

La chasse à la glu, une pratique non sélective

Les adeptes de cette chasse traditionnelle pratiquée dans cinq départements du Sud-Est prétendent capturer des grives, mais tuent en réalité dans des conditions particulièrement cruelles, des dizaines de milliers de petits oiseaux appartenant à des espèces protégées, tels que mésanges, rouges-gorges, accenteurs, qui se collent eux-aussi à ces pièges visqueux (gluaux) bien qu’ils ne leur soient pas destinés.

L’impossibilité de prévenir la capture d’espèces autres que les grives donne aux gluaux un caractère non sélectif et en fait un mode de chasse prohibé par l’article 8 de la directive "dite Oiseaux" sur la conservation des oiseaux sauvages.

L’Espagne a d’ailleurs été condamnée par la Cour de Justice de l’Union Européenne pour l'emploi des gluaux et la France fait l’objet d’un recours déposé par l’ASPAS (Association pour la Protection des Animaux Sauvages) auprès de la Commission Européenne.

L’adoption définitive par le parlement français du texte proposé par Laurence Abeille s’inscrirait donc dans le respect du droit européen et constituerait une belle avancée vers la préservation de la nature et la reconquête de la biodiversité en France.

Toutefois, il y a fort à faire dans ce domaine et la chasse à la glu est loin d’être la seule pratique non sélective et barbare ayant cours sur notre territoire

La glu également utilisée dans les maisons

La glu est également utilisée dans des pièges en vente en magasins spécialisés et sur internet pour permettre aux particuliers de se débarrasser des rats et souris.

Or, comme le fait remarquer la Fondation Brigitte Bardot, ces pièges cruels "n’entraînent pas une mort immédiate mais l’agonie des animaux qui sont généralement jetés vivants à la poubelle". En outre, des lérots et des loirs, pourtant inscrits à l’annexe III de la Convention de Berne, mais accusés d’être vecteurs de salmonellose, sont parfois pris dans ces pièges domestiques dont la pratique est incontrôlable.

Les pièges tuants

Non sélectifs, incontrôlables, les pièges sont encore plus dangereux lorsqu’ils sont utilisés pour tuer des animaux classés « nuisibles » par l’administration au mépris de l’importance de chaque espèce dans la chaîne alimentaire et dans l’équilibre des écosystèmes.

Ces pièges tuants appartiennent aux  catégories 2 et 5 visées par l’article 2 de l'arrêté du 29 janvier 2007 :

- Les pièges de la catégorie 5 entraînent la mort de l’animal par noyade. Ils sont utilisés près des rivières pour noyer des ragondins et des rats musqués, mais des loutres et des castors (espèces protégées) en font également les frais.

- Les pièges de la catégorie 2, comme le piège dit en X, se referment sur l’animal qui retire l’appât, en broyant en principe son cou ou son dos :

Des chiens et des chats pris au piège

L’ASPAS reçoit régulièrement des témoignages de propriétaires de chats ou de chiens blessés ou tués par un piège de ces catégories.

Dans un cas particulièrement tragique survenu en Isère en 2011, un chien a été tué par un piège en X sous les yeux de ses maîtres impuissants. Les animaux accidentellement pris dans ce type de piège, ne peuvent en effet être libérés qu’au moyen d’une pince spéciale.

Parfois des chats sont retrouvés mourants avec un ou plusieurs membres sectionnés par des pièges à mâchoire, interdits en France depuis plus de 20 ans, mais encore largement utilisés.

Une campagne contre les pièges tuants

L'ASPAS qui mène une campagne contre les pièges tuants avec le soutien de la Fondation Brigitte Bardot, a déjà demandé la suppression des catégories 2 et 5 au ministère de l’écologie, mais pour le moment sans succès.

Pourtant comme les gluaux, ces pièges sont cruels et non sélectifs. Censés s’attaquer aux espèces nuisibles, ils éliminent aussi bien les espèces protégées et les animaux domestiques.

Aucun piège tuant n’est en effet capable de différencier un vison d’Europe, d’un vison d’Amérique, une martre d’une fouine, ou un chat d’un renard.

Si l’on veut véritablement mettre en œuvre une politique de préservation de la nature et de protection de la biodiversité en France, il sera donc indispensable d’interdire totalement et définitivement ces pièges tuants ainsi que les méthodes de chasses dites "traditionnelles" non sélectives (gluaux, lacets, tendelles, léques et tenderies aux vanneaux et alouettes).

Cela permettra également d’évoluer vers des pratiques plus humaines dans nos rapports avec le monde sauvage. Il est temps.

 

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