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Après une série d'accidents, les chasseurs de Dordogne sont rappelés à l’ordre

L’ONCFS et les gendarmes ont réalisé plusieurs contrôles durant le week-end en Périgord noir

Dimanche matin, au niveau du pont de Bouch à Condat-sur-Vézère, comme la veille dans d'autres secteurs du Sarladais, un agent de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) était accompagné d'un gendarme de l'arrondissement pour effectuer une opération de contrôle et de rappel des consignes de sécurité.

Vu l'actualité des dernières semaines, Jacques, comme son compagnon Bernard, n'avait pas l'air très surpris : « On sait bien, il y a trop d'accidents, c'est malheureux de voir ça », explique ce dernier.

Inattention

Il faisait référence à ce chasseur de Marquay qui s'est tiré une balle dans le tibia en manipulant son arme ou, encore plus récemment, ces chasseurs traquant un sanglier à Orliaguet jusque sur la terre d'un particulier. Et repartis suite aux coups de fusil de ce dernier… De quoi largement justifier ce week-end de présence des autorités. « En général, ça se passe bien, commentait Hubert Rénier, adjoint au chef du service départemental de l'ONCFS, sauf quand certains n'acceptent pas d'être verbalisés. »

Bernard et Jacques, qui affichent près d'un siècle de chasse à eux deux, étaient en règle et semblaient maîtriser les consignes de sécurité comme la vérification de l'angle de tir, le port du gilet fluo orange ou encore les conditions strictes d'armement (uniquement au poste). Même le carnet de battue a été signé par tous les participants, attestant du travail de prévention du directeur de battue.

"Ce serait des gosses, on pourrait leur mettre une petite gifle pour qu'ils écoutent"

« Oui, j'ai énuméré les consignes à chaque personne avant qu'on ne se répartisse les postes », assure Jacques, parti dans sa voiture pour chercher la fameuse feuille. « Je leur ai lue, si, si, insiste-t-il. Mais je dois avouer qu'ils n'écoutent pas tous, ils ne sont pas forcément attentifs que ce soit pour le poste à occuper ou la sécurité. Ce serait des gosses, on pourrait leur mettre une petite gifle pour qu'ils écoutent, mais là, à leur âge, c'est compliqué… »

Au bout de vingt-cinq minutes, Hubert Rénier a laissé le duo traquer du sanglier et s'en est allé vers un autre site, sur la commune de Saint-Amand-de-Coly. Ici, ces messieurs du Groupement de chasseurs de Lasserre guettaient les chevreuils. « Et il y en a en ce moment », précisait l'un d'eux, en montrant son permis.

« Maniaque »

À ses côtés, Michel, bientôt octogénaire, se félicitait du contrôle et présentait le profil de l'homme consciencieux.

« Vous savez, j'ai fait la guerre d'Algérie, j'ai vu des têtes éclatées, je sais ce qu'un coup de fusil peut faire comme dégâts. Pour ça, croyez-moi, je suis maniaque. »

Il disait être surtout là pour « les copains » et non pour le plaisir de tirer sur une bête. La preuve, quand un chevreuil a traversé un champ à une centaine de mètres de lui échappant à la vigilance de ses prédateurs, il n'a même pas grimacé.

« En tout cas, ce type de contrôle doit être multiplié, c'est important, ajoutait René, son camarade. Quand on nous avait obligés de porter le gilet fluo il y a quelques années, un copain ne l'avait pas mis un dimanche et il avait senti les balles siffler au-dessus de sa tête. Il a vite compris… D'ailleurs, il était resté à la maison deux ou trois dimanches après ça. »

Trois infractions relevées

Les opérations de contrôle menées durant le week-end sur l’arrondissement de Sarlat par l’ONCFS et les différentes unités de la compagnie de gendarmerie ont donné lieu au relevé de trois infractions : deux aux règles de sécurité pour des chasseurs opérant en bordure de route ou ayant leur fusil chargé et une au code de la route.

Les opérations de contrôles se poursuivront jusqu’à la fermeture de la chasse. La gendarmerie de Sarlat et l’ONCFS étudient également la possibilité d’engager des procédures pour retirer les permis de chasse à plusieurs chasseurs opérant dans le secteur d’Orliaguet et dont l’action de chasse avait donné lieu à des incidents.

De plus, plusieurs maires de l’arrondissement envisagent désormais d’interdire la chasse sur leur commune en raison des incidents qui leur sont rapportés par leurs concitoyens.

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