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Une manifestation contre la chasse au loup

Un arrêté ministériel a fixé à 36 le nombre maximum de loups qui pourront être abattus pour la période 2015-2016.

À l’appel de Cap Loup, Collectif des associations pour la protection du loup en France, ils devraient être nombreux à se réunir le samedi 16 janvier à Lyon (et le lendemain à Nice) contre la chasse au loup.

Provenant du Vaucluse, de Rhône-Alpes, des Bouches-du-Rhône et même de Lorraine. Et rassemblés autour, notamment, de Paul Watson, fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society, Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux, Fabrice Nicolino, journaliste à Charlie Hebdo , et Yves Paccalet, ancien collaborateur du commandant Cousteau et philosophe.

Le rendez-vous est fixé à 14 heures, sur la place Bellecour. Après les discours des responsables associatifs, le cortège prendra la direction de la préfecture de région. Afin de cibler Michel Delpuech, car « il a autorisé le tir sur les loups dans les départements de Rhône-Alpes », explique Pierre Peyret, vice-président de l’association Ferus.

« On va abattre des loups qui ne sont pas forcément dans la prédation »

Mais il n’est pas le seul dans le viseur des militants. « La politique de la ministre de l’Environnement en matière de gestion du loup est déplorable, car on est dans un volet de tir de destruction, on va abattre des loups qui ne sont pas forcément dans la prédation de troupeaux », tonne-t-il. « L’État a mis en place un quota de tir de 24 loups, qui est passé à 36 loups. Et il se dit qu’il va y avoir une extension à 15 loups supplémentaires à la rentrée. On est face à une espèce protégée dont la chasse est autorisée », poursuit-il.

Déjà que la population de loups dans l’Hexagone est en baisse. « L’espèce est revenue naturellement dans les années 1990. Et l’année dernière, les chiffres faisaient état de 282 loups. Il y a eu une légère inflexion. Et on redoute que le nombre soit encore revu à la baisse. D’autant qu’en plus, on ne compte pas le braconnage », indique Pierre Peyret.

« Les associations [qui participeront à cette manifestation] revendiquent le fait que l’État s’est engagé, il y a plusieurs décennies, pour la protection du loup et ne respecte pas ses engagements », clame-t-il. Pour lui, il y a « un travail à faire pour que l’élevage et la faune sauvage puissent cohabiter ensemble. L’État doit s’engager pour aider les éleveurs à mettre en place des mesures de protection ». Il propose par exemple de faire appel à des chiens patous. Et d’instaurer des rencontres entre les différents acteurs. Car pour le vice-président de l’association Ferus, les tirs ne résolvent pas le problème. « Tuer un loup laisse la place à un autre. Et cela favorise aussi la déstructuration des meutes. »

S’il dénonce « un manque d’écoute du monde naturaliste », il déplore aussi une mauvaise image de l’animal. Fondée « sur des contes et des légendes, comme celle de la Bête du Gévaudan ». « Quand on parle du loup, certains font des “oh” et des “ah” alors qu’ils n’ont pas vécu la peur du loup », souligne Pierre Peyret.

Qui cite en exemples plusieurs pays voisins, comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal, « qui ont toujours vécu avec » et « où il y a moins de tensions sociales ».

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