C’est une première en Seine-et-Marne. La ville de Lieusaint vient de décider lors de son conseil municipal début février de « renoncer à recevoir sur son territoire tout cirque détenant des animaux sauvages ». La ville estime que « les spectacles de cirque contiennent des numéros imposant aux animaux des exercices contre nature », que « les conditions de détention et de dressage des animaux occasionnent à ces derniers des pathologies avérées » et que « les normes minimales ne peuvent pas être respectées par ces cirques du fait de la nature itinérante de ces établissements ».
C’est l’association lieusaintaise Protection et Respect de l’Environnement (P.R.E.) qui est à l’origine de la délibération. Présidée par Michèle Tsevery (EELV), une ex-adjointe au maire, l’association estime que les conditions de vie des animaux de cirque sont indignes : « Comment un lion peut-il être épanoui en vivant dans une cage de 8 m² 23 heures sur 24 toute sa vie ? », s’étrangle Charley Sifaoui, le secrétaire de P.R.E, évoquant aussi une certaine « maltraitance » dans le dressage des bêtes. « Nous avons aussi été sensibilisés au sujet car un cirque s’est installé illégalement deux fois sur notre commune, avec son lion en cage dormant toute la journée exhibé devant les passants », confie Michel Bisson (PS), le maire de Lieusaint.
Charley Sifaoui se félicite de voir de plus en plus de villes prendre une telle position : « C’est un mouvement mondial. En France, une quinzaine de villes ont déjà fait le même choix : Montreuil (Seine-Saint-Denis), Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne), Creil (Oise), Villeneuve-lès-Avignon (Gard), Roncq (Nord), Yerres (Essonne)… » Certains pays entiers ont même interdit les cirques avec animaux sauvages comme l’Autriche, la Belgique, le Portugal ou la Grèce. Il estime que cette interdiction va dans le sens du « respect de la loi, du bien-être des animaux et de la sécurité, vu le nombre de cas où des animaux s’échappent de leur enclos ».
Lui et le maire espèrent que d’autres villes lui emboîteront le pas. « En tout cas, j’ai reçu une dizaine de mails de toute la France depuis le conseil municipal pour nous féliciter de notre décision », sourit Michel Bisson, heureux de s’être appuyé sur une « énergie citoyenne » pour arriver à un tel choix.
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