De la violence
Les enquêteurs de One Voice ont sélectionné des clubs canins au hasard. Aucun n'a fait exception. Partout, la violence est la règle : il faut asseoir son autorité et « dominer » le chien. Partout, à force de brutalité et de hurlements, des chiens terrorisés par ceux qu'ils pensaient être leurs compagnons, s'aplatissent, se soumettent et multiplient les tentatives d'apaisement. Dans leurs yeux et leur posture : le désarroi et la peur. « Pourquoi me fait-il ça ? »
Les coups de laisse (appelés coups de sonnette) se multiplient, parfois très violemment. Des boîtes pleines de clous sont agitées pour, clairement, les effrayer. On leur crie dessus, on les insulte, on les frappe avec la laisse, on les pend à moitié, les pattes dans le vide, on les secoue par la peau du cou ou on les plaque au sol... Et ces tortionnaires sont des hommes, des femmes et même des enfants, qui se disent leur ami ! Quant aux « professionnels du chien » qui les incitent à tant de violence, mesurent-ils les traumatismes qu'ils engendrent ?
Des séances de maltraitance collective
Certains, peu nombreux, étaient troublés. Ils se découvraient violents et agressifs. Et ils n'aimaient pas ça. Mais pour la plupart, le chien apparaissait comme un exutoire de toute la violence qu'eux-mêmes avaient probablement subie. D'autres encore étaient visiblement envahis par une immense colère, frustrés de ne pas être obéis, de ne pas obtenir ce qu'ils voulaient de leurs chiens. Pour Nathalie Simon, vétérinaire comportementaliste, ces chiens sont des victimes qui auront des traumatismes à plus ou moins long terme et seront nombreux à développer de l'agressivité à l'égard de l'humain. Combien alors ne finiront pas leur vie paisiblement au sein de leur foyer d'adoption ?
Le chien à la mode
Car les statistiques sont mauvaises. Les vétérinaires euthanasient de plus en plus souvent et les refuges se remplissent de chiens au profil inédit. Après les corniauds adoptés sur un coup de tête et abandonnés aussi promptement, ils voient désormais affluer des chiens de race, payés au prix fort, et aux problèmes comportementaux graves. Pour Nathalie Simon, il est clair que ce problème vient des pratiques en vigueur dans la majorité des clubs d'éducation canine et autres écoles du chiot. Le chien devenu accessoire de mode doit être beau et obéir au doigt et à l'œil. Ni sa personnalité, ni ses aptitudes réelles ne sont prises en considération dans ce qui est devenu le marché juteux du comportement canin. Si ces pratiques ne sont pas reconsidérées, les accidents autant que les abandons et les euthanasies vont continuer…
Avec One Voice et son projet Espace Dog Partner, aidez à y mettre un terme !