Le directeur général des politiques environnementales de Catalogne vient de le confirmer : un ours slovène sera bien lâché avant la fin du printemps dans le Parc naturel des Pyrénées de l'Alt Pirineu.
Les défenseurs de l'ours sont heureux. Un plantigrade venu de Slovénie sera introduit dans le massif pyrénéen «avant la fin mai» a précisé la Generalitat (gouvernement catalan). C'est la première fois que la Catalogne procédera à l'introduction d'un ursidé dans ses montagnes.
Ce lâcher intervient dans le cadre du plan européen Piroslife qui vise à renforcer la population ursine et à limiter les problèmes de consanguinité auquel elle est confrontée (lire encadré). Le rôle de ce mâle sera de prendre la place de reproducteur de Pyros, 28 ans, ce géniteur de la majeure partie des ours (75 %) nés ces dernières années dans le massif. C'est en 1997 que ce Slovène, qui règne encore sans partage dans les Pyrénées depuis que Balou est mort foudroyé en 2014, a été introduit à Melles en Haute-Garonne.
Pas de nouvelle introduction côté français
Pour l'heure, le nombre de spécimen s'élève à une trentaine : 13 femelles, 7 mâles, 5 oursons et 4 dont le sexe n'est toujours pas déterminé.
L'association Pays de l'Ours-Adet, basée à Arbas en Haute-Garonne, se félicite de l'arrivée de cet ours. «C'est une bonne nouvelle pour la préservation de la faune sauvage et de la biodiversité en Europe, se réjouit Alain Reynes son directeur. Cette introduction est nécessaire car il faut absolument apporter du sang neuf aux bêtes».
Côté français, huit ours slovènes ont déjà été introduits dans les Pyrénées. Deux femelles (Mellba et Ziva) et un mâle (Pyros) en 1996 et 1997. En 2006, cinq ours supplémentaires ont rejoint le massif. Cette année, ce sont six oursons qui pourraient voir le jour, essentiellement dans les Pyrénées centrales.
Pour l'heure, la France n'envisage pas de procéder à de nouveaux lâchers. Des associations de défenseurs de l'espèce ont d'ailleurs attaqué l'état «pour qu'il se mette en conformité avec la législation européenne qui oblige au maintien d'une population ursine viable».
L'Europe grand financeur
Le montant des fonds alloués au programme Piroslife, mis en place par la Generalitat de Catalogne est de 2,5 millions d'euros. La Commission européenne en finance les trois-quarts. Des actions et aménagements sont également financés «pour que l'ours ne compromette pas les activités humaines».