Réunissant des agriculteurs du Cantal, de l'Aveyron et de Lozère, le collectif « Aubrac contre les rats taupiers » s'est réuni à Saint-Urcize, jeudi, sur l'exploitation de Jean-Pierre Boissonnade. « Nous constatons que ce qui a été mis en place ne fonctionne pas. Nous ne résisterons pas bien longtemps. »
Mais comment faire ? Les réunions s'enchaînent avec les préfets, les directions départementales des territoires… et, du point de vue des exploitants, « rien ne bouge, depuis 28 ans. J'ai retrouvé un article datant du 26 octobre 1988 dans lequel le préfet s'engageait à trouver une solution ».
Les agriculteurs ont donc décidé de se regrouper au sein du « Collectif rats le bol, vivre et travailler dans le Massif Central ». « Nous avons aussi créé des commissions : approvisionnement et recherche afin d'observer ce que les autres pays font », explique Jean-Pierre Boissonnade. Et dans leurs études, ils ont relevé plusieurs solutions.
Trois pistesLa première repose sur l'utilisation d'une salmonelle qui avait été employée jusqu'en 1950 en France. La deuxième sur le produit Notrac « dont l'utilisation est autorisée dans les jardins, mais pas dans les champs », et la troisième d'un stérilisant « utilisé aux États-Unis ». « L'inconvénient c'est qu'on nous demande de montrer que ce n'est pas dangereux. Mais ce n'est pas à nous de le faire », s'insurgent les agriculteurs qui ne croient pas du tout à la mesure de lutte avancée par le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, et reposant sur l'utilisation de glace carbonique. « C'est une fausse bonne idée ! Comment la conserver, la transporter ? C'est plus dangereux et pas plus efficace que le bromadiolone. Avec ce dernier, on sauvera la récolte mais on n'évitera pas le tsunami. » Reste que pour qu'une lutte soit efficace, « il faut travailler ensemble ». « Le Cantal, l'Aveyron et la Lozère doivent se regrouper. »
Un fonds d'indemnisationFondant de grands espoirs sur l'utilisation de la salmonelle et du stérilisant pour arriver à éradiquer ce fléau, les exploitants veulent aussi un « vrai groupe de recherches pour trouver des solutions et qu'un volet indemnisation soit mis en place ». Ce qui devrait être le cas grâce au FMSE (Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnementale). Sceptiques, les agriculteurs insistent : « Il faut aller vite, et trouver des solutions. Il y a déjà des exploitations dans le Cézallier qui ne s'en remettront pas. »
Réflexion :
Le rat-taupier, c'est à dire le campagnol, n'a-t-il pas quelques prédateurs naturels dont le renard ? Alors si on tue les renards... il faut vraiment que les agriculteurs retournent prendre des cours de biologie, non ?