Le 20 novembre 2013, Christian Embialet, 56 ans, employé de mairie, est tué d'une balle tirée par un chasseur alors qu'il nettoyait sa barque, sur les berges du Tarn, à hauteur du lieu-dit «Les Robertes» à Lisle-sur-Tarn. Un accident de chasse «stupide» qui a valu au chasseur impliqué dans le drame d'être mis en examen pour homicide involontaire lors d'une action de chasse. Hier, juges, ministère public et avocats ont décortiqué le dossier à la barre du tribunal correctionnel d'Albi. Noël V, 69 ans, de Montans, qui chassait avec son fils et leurs deux chiens, raconte ces terribles instants et souligne le poids de la fatalité. «Je reconnais que j'ai tiré au sanglier. Je n'ai pas tiré à l'aveugle et encore moins sur une forme sombre. Je suis allé chercher du secours le plus vite possible. Les sapeurs-pompiers ont tardé à venir, deux fois je les ai appelés pendant que je tenais le blessé». Il maintient le fait qu'il a aperçu un sanglier et effectué un tir fichant. Mais la balle aurait ricoché, sur un arbuste et, probablement, selon les experts, sur l'animal. Mais aucune trace de sang et de sanglier lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux du drame : des berges escarpées, avec une végétation de
Le 20 novembre 2013, Christian Embialet, 56 ans, employé de mairie, est tué d'une balle tirée par un chasseur alors qu'il nettoyait sa barque, sur les berges du Tarn, à hauteur du lieu-dit «Les Robertes» à Lisle-sur-Tarn. Un accident de chasse «stupide» qui a valu au chasseur impliqué dans le drame d'être mis en examen pour homicide involontaire lors d'une action de chasse. Hier, juges, ministère public et avocats ont décortiqué le dossier à la barre du tribunal correctionnel d'Albi. Noël V, 69 ans, de Montans, qui chassait avec son fils et leurs deux chiens, raconte ces terribles instants et souligne le poids de la fatalité. «Je reconnais que j'ai tiré au sanglier. Je n'ai pas tiré à l'aveugle et encore moins sur une forme sombre. Je suis allé chercher du secours le plus vite possible. Les sapeurs-pompiers ont tardé à venir, deux fois je les ai appelés pendant que je tenais le blessé». Il maintient le fait qu'il a aperçu un sanglier et effectué un tir fichant. Mais la balle aurait ricoché, sur un arbuste et, probablement, selon les experts, sur l'animal. Mais aucune trace de sang et de sanglier lorsque les gendarmes sont arrivés sur les lieux du drame : des berges escarpées, avec une végétation dense et une luminosité faible en cette fin d'après-midi du mois de novembre. La reconstitution du tir mortel n'a pu avoir lieu car, le lendemain, les berges ont été déboisées !
Tir fichant ou ricochet ?Trois avocats représentaient la famille. Dont Me Emmanuelle Weill pour qui il y avait tous les ingrédients pour conduire au drame. «C'était la jungle sur les berges, on n'y voyait rien, alors
comment identifier la cible ? Il n'a pas entendu le chien de Christian Embialet, il avait un fusil lourd de droitier alors qu'il est gaucher et qu'il tremble d'une main». Me Michel Albarède, en rajoute. «Il a également des problèmes de vue, il prend des médicaments avec des effets indésirables mais ce qui me désole c'est qu'il ose dire que la victime aurait dû se signaler : coucou, chasseurs, ne tirez pas je suis là !» Me Martin souligne son manque de vigilance et maintient que son tir n'était pas fichant dans la pente.
Le procureur, Claude Dérens, rappelle que ce n'est pas un dossier criminel et que le chasseur n'a pas respecté toutes les diligences lors de cette action de chasse individuelle. Il a requis une amende de 3 000 € et un retrait de son permis de chasser de 3 ans. «Il n'a eu qu'une pensée, sa tête sur les genoux, c'est que les secours arrivent vite. C'est un honnête homme, que pouvait-il faire de plus ? Les experts ont certifié qu'on doit envisager un ricochet, cette balle a été déviée et freinée deux fois. Parce qu'on ne maîtrise pas le hasard, on ne peut le condamner». Délibéré le 18 février.