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Gironde : les chasseurs avaient voulu cacher l’homicide

Le jour du drame, les amis chasseurs étaient venus préparer une palombière.

En 2014, Marc Falga avait fait une chute mortelle du haut d'une nacelle près d’une palombière à Nérigean. Paniqués, ses amis avaient menti sur les circonstances exactes de l'accident

Mardi, des « gens honnêtes et à l'âge affirmé », selon les mots de la procureur, ont été reconnus coupables et condamnés à des peines d'amende de 800 à 1 000 euros par le tribunal correctionnel de Libourne pour avoir modifié « l'état des lieux d'un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité ». L'un d'entre eux, né à Sallebœuf, a en plus été condamné à trois mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. Celui de Marc Falga, tombé du haut d'une nacelle que le Sallebœuvois manœuvrait sans le permis adéquat le 19 septembre 2014 à Nérigean. Cette journée entre amis chasseurs, organisée pour préparer une palombière à Nérigean, a ainsi viré au drame.

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Une chute de 8 mètres

Les prévenus aux cheveux plus ou moins grisonnants n'en menaient pas large. Ils ont eu du mal à expliquer « ce réflexe de mensonge ». Si Stéphanie Paguenaud, magistrat de permanence ce jour-là, n'avait pas eu des soupçons, l'affaire aurait pu se conclure comme une chute accidentelle. Sauf que les incohérences étaient bien là. Notamment une échelle placée côté gauche alors que dans l'arbre, les outils d'élagage étaient… côté droit.

Dans un premier temps, Marc Falga a suivi la plupart des règles de sécurité. Il était notamment attaché dans l'arbre qu'il élaguait. Une fois revenu dans la nacelle, il s'est détaché. Son ami sallebœuvois a enclenché la descente. Jusqu'à un à-coup. Marc Falga aurait crié : « Arrête, arrête ». Mais n'étant pas titulaire du permis Caces nécessaire, son ami à la manœuvre ne sait plus très bien ce qu'il s'est passé. La nacelle aurait poursuivi sa descente, avant de taper une branche et de se retourner. Marc Falga a alors chuté de 8 mètres.

Connivence passive

Paniqués, les six chasseurs portent secours à leur ami. Si certains restent longtemps à ses côtés, d'autres pensent au contraire à bouger le camion nacelle et à ramener une échelle. Quand la gendarmerie débarque, l'ami sallebœuvois ment « pour ne pas poser de problèmes au propriétaire du camion nacelle qui n'était pas aux normes », explique-t-il. Les autres le suivent dans une connivence passive. « À 70 ans, faut être débile pour faire ce qu'on a fait », reconnaît l'un d'entre eux, aux yeux rougis.

« Les constatations ont eu lieu le vendredi après-midi et il faut attendre le samedi, 15 heures, pour que l'un de vous craque. Il est insupportable que des gens honnêtes se mettent à mentir. On doit la vérité aux gendarmes, à la famille et à la société que je représente », les sermonne la procureur Stéphanie Paguenaud.

À noter que l'un des fils de la victime - présent à l'audience mais pas partie civile - a tenu à prendre la parole pour évoquer le tempérament casse-cou de son père. « Il savait parfaitement que la nacelle n'était pas aux normes. »

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